Manifestation la plus fréquente de l'Herpès
simplex virus de type 2, l'herpès génital est une maladie sexuellement
transmissible qui touche les parties sexuelles mais peut aussi se
développer sur les cuisses et les fesses. Dans la population générale,
60 à 80 % des herpès génitaux (récurrences + primo-infections) sont liés
à HSV2 (ANAES, 2001).La
séro-prévalence de l’infection à HSV-2 est actuellement de 18 % chez les
femmes et de 14 % chez les hommes (Association Herpès).
En outre, l'herpès génital peut favoriser la contamination par le
virus du sida en raison de la présence de lésions de la peau et des
muqueuses qui favorisent la pénétration du virus HIV dans l'organisme.
Sur 2 millions de patients porteurs du virus de l'herpès génital,
60 % d'entre eux ne seraient pas diagnostiqués.
Par ailleurs une étude menée par l'Association Herpès en 2002 montre que
l'herpès génital est méconnu des 15 - 25 ans : seuls 5.5 % des jeunes de
cette tranche d'âge citent spontanément l'herpès comme une IST
(Infection Sexuellement Transmissible) et 65 % d’entre eux pensent que
l’on peut en guérir. Par ailleurs, 80 % des jeunes ignorent que l’herpès
génital est la première IST (Association Herpès, mars 2004). En
outre, un jeune sur deux ne sait pas que l'herpès peut survenir sur les
organes génitaux (Source : Association Herpès).
A noter, qu’en France, 9 % des hommes et 20 % des femmes porteurs
d’herpès génital ont été contaminés par l’HSV-1. (2003). En revanche, l’infection oro-faciale à HSV-2 semble rare
; il n’existe pas de données sur sa fréquence actuelle. (ANAES, 2001).
L'herpès génital est actuellement la première cause de lésions
génitales dans les pays développés. Le retentissement sur la qualité de
vie de l'herpès génital récurrent a été établi (ANAES, 2001).
En Afrique la fréquence des cas augmente encore plus rapidement. En
cause : l’augmentation du nombre de partenaires, la prostitution, le
manque d’hygiène et la malnutrition… (2003)
L'herpès génital est une maladie contagieuse.
Le risque de contagion est particulièrement important en période de
"poussée" herpétique, mais il existe aussi dans de moindres proportions,
en dehors de ces périodes, alors qu'aucun symptôme n'est apparent.
L'utilisation du préservatif est donc fortement recommandée pour les
personnes se sachant atteintes d'herpès génital, que ce soit pendant ou
entre les poussées. Pourtant, 69 % des personnes ayant de l’herpès
génital déclarent n’utiliser que parfois, voire jamais, des préservatifs
(Association Herpès, 1998). En période de crise, l'abstinence
est conseillée, d'autant que les rapports peuvent être douloureux. Là
aussi, 37 % des personnes interrogées continuent à avoir des rapports
sexuels pendant les crises et 49 % n’utilisent jamais de préservatifs (Association
Herpès, 1998).
Depuis peu, il existe un test de dépistage qui permet de savoir si
une personne est porteuse du virus de l'herpès et d'identifier son type
(HSV1 ou HSV2). Si le test est positif pour les deux partenaires, il
n'est pas nécessaire d'utiliser un préservatif en dehors des poussées.
Primo-infection
Le premier contact avec le virus de l'herpès génital se fait le plus
souvent lors d'un rapport sexuel avec une personne porteuse du virus.
Une fois dans les organes génitaux, le virus suit le trajet d'un nerf
jusqu'à un ganglion dans le bas du dos où il s'installe. Hôte invisible,
il sommeille et de temps en temps se réveille et, suivant le même chemin
qu'à son arrivée, il vient se manifester à nouveau dans la zone
génitale. Ce sont les poussées d'herpès. La primo-infection à Herpès
simplex virus débute 7 à 21 jours après le contact sexuel infectant.
Très spectaculaire, elle se manifeste chez l'homme par une
balano-posthite (inflammation du gland et du prépuce) avec urétrite
(inflammation de l'urètre) et chez la femme par une vulvo-vaginite
(inflammation de la vulve et du vagin) aiguë fébrile avec méatite ou
cervicite (atteinte du méat urinaire ou du col utérin).
La crise d'herpès suit plusieurs étapes : à l'endroit de l'éruption
cutanée, le patient ressent des démangeaisons et des brûlures fugaces.
24 à 48 heures plus tard, de petites vésicules apparaissent, groupées en
bouquets sur les régions atteintes. Des signes généraux peuvent être
présents (fièvre, malaise).
Quelques jours après, les vésicules éclatent pour laisser place à de
petites érosions suintantes douloureuses. Par la suite, l'apparition de
croûtes signent la fin de la crise qui aura duré huit jours. Les
muqueuses atteintes chez la femme sont la vulve, la région anale et
l'entrée vaginale ; chez l'homme, le gland, le fourreau, le sillon
balano-préputial et la région anale.
La lésion herpétique est douloureuse, ne repose pas sur une base
indurée et s'accompagne d'adénopathies. Elle est contagieuse pendant 2
semaines.
Récurrence
Leur rythme et intensité varient selon les individus. Le nombre moyen
de récurrences dans l'année qui suit une primo-infection à HSV2 est de 4
(ANAES, 2001). 20 % des malades ont plus de 10 récurrences par an.
Certains patients n'en ont jamais (ANAES, 2001). La fréquence des
récurrences d'herpès génital est plus importante en cas d'infection à
HSV2 qu'à HSV1 (ANAES, 2001).
Au moment de la crise, le virus resté latent dans les ganglions
lymphatiques rejoint la peau en suivant les nerfs et provoque les
lésions. Les récidives se présenteront sous forme de vésicules sur le
pénis, la vulve, le col de l'utérus, mais parfois également sur les
fesses ou les jambes. Elles sont annoncées par une douleur locale que le
patient apprend à reconnaître.
Plus l'infection primaire a été sévère, plus les sujets ont tendance
à présenter de récidives. A long terme, les récidives tendent à devenir
moins fréquentes.
Transmission
La contamination peut se faire pendant l'acte sexuel, mais aussi de
la bouche au sexe, lors de la pratique d'un cunnilingus ou d'une
fellation. On assiste, ces dernières années, à une augmentation
significative des herpès génitaux liés à HSV1 (15 à 40 % selon les
études), particulièrement chez les femmes (ANAES, 2001).
Certaines personnes peuvent avoir été en contact avec le virus, en
être porteuses sans présenter aucune manifestation. Pourtant en absence
de tout symptôme, la personne peut être contagieuse et transmettre le
virus.
A noter que le virus ne se retrouve pas dans le sperme ni dans le
sang.
Toute IST présentant des signes au niveau génital augmente le risque de
contamination par le VIH, car toute plaie au niveau génital favorise la
pénétration du virus du sida dans l'organisme. D'où la nécessité absolue
pour les partenaires d'avoir des rapports sexuels protégés. Cependant,
HSV2 ne favorise pas la transmission ni l'acquisition des autres MST (ANAES,
2001).
Des circonstances favorisant la crise
Lorsque l'organisme doit lutter contre d'autres infections virales,
le système de défense immunitaire concentre ses forces sur cette
bataille et le virus de l'herpès peut en profiter pour se multiplier et
regagner son site de prédilection, les organes sexuels. D'autres
circonstances particulières sont repérées par les patients eux-mêmes
comme favorisant les poussées : la fièvre, le stress et les émotions, la
fatigue, le décalage horaire, l'alcool, la période menstruelle chez la
femme, les traumatismes, l'exposition au soleil, parfois même les
rapports sexuels. La fréquence des crises est plus élevée en cas
d'herpès génital à HSV2 qu'à HSV1 (ANAES, 2001).